Valeur forte de l’Association Adèle de Glaubitz, la réflexion éthique est un axe prioritaire de son projet d’avenir. L’Association a souhaité rassembler la Commission éthique associative, les Comités d’éthique d’établissement, le Conseil d’administration ainsi que les directeurs d’établissements lors d’une journée éthique organisé conjointement avec l’Espace de réflexion éthique région Alsace (ERERAL). Objectif : progresser collectivement dans la réflexion éthique, grâce à des apports théoriques et un cas clinique.
Comprendre l’éthique
La matinée fut consacrée à l’apport d’une définition commune de l’éthique, la mise en place de la réflexion éthique et la relation interculturelle dans le soin et l’accompagnement socioéducatif. Se positionnant d’un point de vue philosophique et partant de la définition des vertus et des valeurs, le Pr Michel Hasselmann, Professeur émérite de l’Université de Strasbourg et Directeur d’ERERAL, a posé les concepts d’éthique, de morale et de droit. Arrivée à la définition de Paul Ricoeur « la visée d’une vie bonne avec et pour les autres dans des institutions justes », il s’est attaché ensuite à la définir dans le cadre d’une pratique professionnel. Tout en illustrant son propos d’exemple, le Pr Hasselmann a posé des principes généraux : « il faudra dans la réflexion éthique toujours considérer en même temps les principes généraux et la situation singulière de la personne présente et trouver le juste milieu, pour se tenir avec prudence à distance de l’excès ou de l’insuffisance. »
Mettre en place la réflexion
Le Dr Guy Freys, Praticien hospitalier aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, s’est attelé à présenter la finalité de la réflexion éthique et sa mise en œuvre. Partant de l’exemple des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, il a présenté les objectifs, l’organisation, le fonctionnement et les limites du comité d’éthique et de l’unité d’éthique clinique. La volonté du Dr freys a été de donner des clefs à la mise en œuvre d’une réflexion éthique constructive et efficiente en se basant sur une organisation claire et des objectifs définis. Il est également primordial dans la mise en place d’une réflexion éthique de comprendre l’importance de la culture et de l’interculturalité. C’est l’axe que s’est attaché à développer Emilie Jung, Directrice adjointe de Migrations Santé Alsace. Par un éclairage théorique, elle a abordé la multiplicité des strates culturelles d’un professionnel, la notion d’interculturalité, les fondements de la relation interculturelle, afin d’en dégager les obstacles à cette relation. Choc culturel, barrière linguistique, représentations stéréotypes, prégnance des enjeux économiques, absence de lieux de prise de distance… sont autant d’éléments qui peuvent interférer dans la relation. De cette analyse, elle propose des leviers pour favoriser les relations interculturelles et conclut en disant qu’ « une relation interculturelle ne se décrète pas : elle se vit ».
L’éthique dans sa réalité quotidienne
Le Pr Michel Hasselmann, Nathalie Rey, Chef de service de l’Association Une Main Pour Tous, Sylvia Koffel, Directrice de la MAS de l’Institut Saint-André, Charline Artaud, Psychomotricienne et Présidente du comité d’éthique « Enfance » et Philippe Jakob, Directeur général de l’Association Adèle de Glaubitz, ont ensuite proposé à l’auditoire d’entrer dans la pratique avec l’étude d’un cas clinique mettant en jeu des dilemmes éthiques. C’est le parcours de Maxime, un jeune adulte de 18 ans accueilli en IME et présentant un syndrome autistique et une déficience mentale légère, qui a servi de base d’étude à l’auditoire. Alternant présentation du contexte, interrogations, débats et décisions prises, les intervenants ont pu illustrer la réflexion éthique et son importance dans le travail quotidien. L’Association Adèle de Glaubitz et sa commission d’éthique souhaitent pérenniser ses journées qui viennent en complément des textes de références produits par la commission.